Qui sont les jeunes de la MELT ?

Les publics accueillis à la MELT

1. Les jeunes en premier accueil à la Mission Locale Lys-Tourcoing (2016–2024)

Le premier accueil est une porte d’entrée structurante dans le parcours d’accompagnement des jeunes par la Mission Locale Lys-Tourcoing. Entre 2016 et 2024, plus de 13 000 jeunes ont été reçus en entretien d’entrée, avec des profils de plus en plus éloignés de l’emploi, plus âgés, majoritairement NEET, et souvent peu qualifiés.

1.1 Évolution quantitative des flux d’entrée

Le nombre de jeunes accueillis est en hausse de +23 % entre 2016 et 2024, avec un pic atteint en 2021.
La baisse enregistrée en 2022–2023 s’est inversée en 2024, signe d’une capacité constante de repérage et d’un besoin territorial stable.

Jeunes en premier accueil (2016 - 2024)

1.2 Répartition par sexe : parité stabilisée

Après une sous-représentation historique des femmes, les dernières années montrent une parité stabilisée.

Cette progression peut être attribuée à :

  • Un meilleur repérage dans les QPV,
  • Des parcours plus différenciés (jeunes mères, interruptions scolaires, freins sociaux).

Répartition Femmes / Hommes en premier accueil (2016 - 2024)

1.3 Répartition par âge : une population qui vieillit

La part des 22–25 ans a été multipliée par plus de 10 (de 2 % à 23 %) entre 2016 et 2024.
Les mineurs sont désormais minoritaires (1 jeune sur 5).Cette transformation révèle une prolongation des parcours d’insertion et l’arrivée en Mission Locale plus tardive qu’avant, parfois après des ruptures post-bac ou post-emploi.

Répartition par tranche d'âge des jeunes en premier accueil (2016 - 2024)

1.4 Une ultra-majorité de NEET

La MELT accompagne quasi exclusivement des jeunes NEET.

Cette part en hausse constante impose une stratégie de mobilisation rapide vers l’activité, dès le premier contact : CEJ, PMSMP, prépa-apprentissage, accompagnement global.

NEET en premier accueil (2016 - 2024)

1.5 Niveau de certification : des jeunes toujours peu qualifiés

En 2024, près de 60 % des jeunes ont un niveau inférieur au bac.

La part de diplômés du supérieur reste minoritaire mais a triplé en huit ans (de 3 % à 10 % cumulés).

Ces évolutions renforcent l’exigence de parcours différenciés selon le niveau : requalification rapide pour les infra-bac, soutien à l’insertion directe pour les diplômés.

Niveau de certification des jeunes en premier accueil (2016 - 2024)

Les jeunes en premier accueil à la MELT :

Les jeunes en premier accueil à la MELT en 2024 sont :

  • Plus âgés, plus féminins, et toujours plus éloignés de l’emploi ;
  • Massivement NEET, souvent peu qualifiés, et en quête de solutions concrètes à court terme ;
  • En phase d’autonomisation tardive, avec des attentes fortes en matière d’orientation, de logement, de mobilité, de santé et d’insertion professionnelle.

L’accueil devient un acte stratégique d’entrée dans le parcours, qui doit permettre de :

  • Poser un diagnostic global rapide,
  • Sécuriser les premiers mois du parcours,
  • Proposer une mise en activité dès l’entrée dans le dispositif.
Accueil de la Melt

Comparaison avec la Région Hauts-De-France :

Le territoire de la MELT représente environ 3,5 % des jeunes accueillis dans les Hauts-de-France, ce qui est proportionnel à son poids démographique.

La répartition par sexe est identique, mais Tourcoing a connu une progression plus dynamique depuis 2015 (42 % ➝ 49 %), tandis que la région est restée plus stable.

Les jeunes accueillis à Tourcoing sont globalement plus âgés que la moyenne régionale.
On observe une transition plus tardive vers l’accompagnement sur la MELT, ce qui renforce l’intérêt d’un travail précoce de repérage dans les établissements scolaires et de proximité.

À Tourcoing, la Mission Locale accueille une population encore plus éloignée de l’emploi et de la formation que la moyenne régionale :

  • +9 points de NEET en 2023,
  • Des taux toujours supérieurs à 90 % depuis 2017 (vs 85–89 % en HDF).

Cela confirme la fonction pivot de la MELT pour les jeunes les plus en difficulté.

 

Les jeunes tourquennois sont légèrement plus souvent sans certification professionnelle, avec une surreprésentation des niveaux < CAP/BEP et une sous-représentation du niveau 3.

Cela confirme un besoin renforcé en parcours de requalification et pré-qualification.

En synthèse : Tourcoing vs HDF

Indicateur
Tendances à Tourcoing
Ecart avec HDF

Volume

+ dynamique, pic à 1 695 jeunes en 2021

Proportionnel à la région

Sexe

Vers la parité

Proche des moyennes régionales

Âge

Proche des moyennes régionales

Moins de mineurs qu’en HDF

NEET

Plus élevés (94 % en 2023)

+9 points par rapport à HDF

Certification

Plus de jeunes infra-CAP/BEP (52 %)

+3 points niveau 1–2

Tourcoing accueille des jeunes :

  • Plus âgés,
  • Plus souvent NEET,
  • Plus faiblement qualifiés que la moyenne régionale.

Méthodologie et sources mobilisées

2. Les jeunes en premier accueil à la Mission Locale Lys-Tourcoing (2016–2024)

Entre 2016 et 2024, plus de 40 000 jeunes (en cumulé) ont été accompagnés par la MELT. L’analyse de leur profil montre une évolution progressive vers un public plus féminin, plus âgé et légèrement plus qualifié, tout en confirmant la prédominance des jeunes en situation de faible certification et éloignés de l’emploi

2.1 – Évolution du nombre de jeunes accompagnés

 Après une baisse régulière entre 2016 et 2020 (–21 %), les effectifs se stabilisent autour de 4 200, avec un pic en 2023 à 5 156 jeunes accompagnés (+22 % en un an), probablement en lien avec :

  • Le déploiement du CEJ,
  • L’intensification du repérage des invisibles,
  • La sortie de crise sanitaire et les recrutements spécifiques.

2.2 – Répartition par sexe : un équilibre stable

Une parité quasi atteinte, avec une progression régulière de la part des femmes (+4 points en 9 ans).
Cela confirme la capacité croissante de la Mission Locale à mobiliser les jeunes femmes, parfois moins visibles dans les dispositifs d’insertion, notamment les mères isolées, jeunes femmes issues des QPV ou en rupture scolaire.

2.3 – Répartition par âge : vieillissement progressif des publics

L’évolution :

  • moins de 18 ans : -3%
  • 18/21 ans : – 34%
  • 22/25 ans : +32%
  • 26 an et + : + 5%

Les 22–25 ans sont désormais les deuxièmes plus représentés, avec une part multipliée par 4,5 entre 2016 et 2024.
À l’inverse, les 18–21 ans reculent fortement, en lien avec un repérage plus tardif et des parcours de formation ou d’emploi plus morcelés.

2.4 – Niveaux de certification : des progrès lents, mais constants

Une majorité des jeunes reste peu ou pas qualifiée (61 % ont un niveau < Bac), mais la part des bacheliers et des diplômés du supérieur a doublé depuis 2016.

Cette évolution appelle à :

  • Renforcer les parcours de qualification des infra-bac (prépa apprentissage, titres pros),
  • Proposer des parcours d’insertion adaptés aux diplômés NEET (CEJ diplômés, stages qualifiants, emploi accompagné…).

Entre 2016 et 2024, les jeunes accompagnés par la MELT présentent une diversité croissante de profils, avec des constantes marquantes :

  • Plus de jeunes adultes (22–25 ans),
  • Une féminisation progressive,
  • Une amélioration lente mais constante du niveau de formation.

Cela confirme la nécessité pour la Mission Locale :

  • D’adapter ses modalités d’accompagnement selon les âges et les qualifications,
  • De construire des réponses spécifiques pour les jeunes diplômés sans emploi,
  • De consolider les actions auprès des moins de 18 ans pour éviter les ruptures précoces.

2.5. Profils spécifiques : une diversité croissante

Hausse des jeunes en situation de handicap et de justice (notamment milieu ouvert), signe d’une intensification des parcours complexes dans l’offre de la Mission Locale.

Ces publics nécessitent un accompagnement renforcé, pluridisciplinaire et souvent individualisé.

2.6 Insertion et mise en activité : progression continue vers l’emploi

Situation à l'entrée

Les entrées directes dans l’emploi progressent (+10 points), mais les entrées en alternance chutent, passant de 11 % à 5 %.

La mise en activité via PMSMP reste stable, ce qui en fait un outil essentiel de remobilisation.

2.7 Logement : l’autonomie reste minoritaire

Type d'hébergement

La cohabitation familiale reste très majoritaire, notamment chez les 18–21 ans.

Le logement autonome recule, soulignant une dépendance économique et résidentielle prolongée.

2.8 Situation familiale et parentalité

La parentalité reste très marginale, mais les jeunes parents accompagnés nécessitent un suivi spécifique (garde d’enfant, logement, emploi compatible…).

2.9 Mobilité : forte dépendance aux transports en commun

3 jeunes sur 4 utilisent les transports en commun, notamment à Tourcoing et les communes connectées à Ilévia.

L’accès au permis encore trop limité : 69 % sont sans permis en 2024 (contre 63 % en 2021), et seulement 26 % possèdent le permis B.

2.10 Rayon de mobilité : forte ancrage communal

Le rayon de recherche d’emploi se rétrécit : la majorité des jeunes cherchent un emploi dans leur commune. Cela révèle :

  • Des contraintes de mobilité (coût, autonomie),
  • Des représentations limitées de l’environnement socio-professionnel.

2.11 Formations suivies

La formation qualifiante reste dominante, mais les parcours de remobilisation conservent une place essentielle (notamment pour les infra-bac ou jeunes NEET longs).

2.12 Types de contrats signés

En 2024, les CDI progressent légèrement, tout comme les contrats en alternance, tandis que les CDD courts dominent encore massivement.

 Cela appelle à travailler sur la stabilisation des parcours post-entrée en emploi et la montée vers des contrats durables.

En synthèse

Entre 2021 et 2024, les jeunes accompagnés par la MELT :

  • Sont de plus en plus divers (handicap, étrangers, justice),
  • Entrent davantage en emploi direct, mais avec des contrats instables,
  • Restent fortement dépendants de la famille et du transport en commun,
  • Présentent une mobilité géographique restreinte,
  • Accèdent à la formation, mais souvent sur des niveaux de base.

Cela impose :

  • Des accompagnements différenciés selon les freins (mobilité, logement, accès aux droits),
  • Un travail sur les représentations de l’emploi,
  • Une stratégie d’ancrage territorial des opportunités (emploi de proximité, alternance locale),
  • Un renforcement des partenariats avec les acteurs de la formation, du médico-social, et de la mobilité inclusive.